Lettre ouverte
Orléans,
France Chères amies
Baháíes, chers amis Baháís, À présent, je
suis certain que la plupart, sinon lensemble des personnes à qui cette lettre
sadresse, aura appris que jai accepté, de même que dautres croyants
de France, Mason Remey comme second Gardien de la Cause de Dieu. Nayant pas le temps
décrire à chacun de vous des lettres personnelles et désirant
particulièrement communiquer avec un grand nombre dentre vous que jai connu durant
moult années, certains depuis mon enfance, je ressens que la seule façon de le faire
serait décrire cette lettre ouverte qui peut être reproduite. Mes raisons pour vous
écrire sont doubles: Premièrement,
jaimerais expliquer, pour le bénéfice de celles et de ceux se demandant pourquoi
jai pris cette décision (comme ils peuvent avoir, pour linstant du moins, pris une
position adverse), le processus de mes propres pensées et recherches sur la question du
gardiennat à partir du décès de notre premier Gardien bien-aimé et
précédant la réception de la proclamation de Mason Remey et la réalisation
claire et indéniable qui mest venue suite à la réception de ce document
majeur. Deuxièmement, je ressens avec toute lintensité de mon être que le
seul salut pour la vie de notre Foi bien-aimée se trouve dans un examen approfondi et rigoureux
de la proclamation de Mason Remey dans une attitude de prière à partir dun point
de vue objectif, non biaisé et à la lumière de nos écrits saints et tout
ce que notre premier Gardien bien-aimé a écrit sur linstitution du gardiennat.
Uniquement de cette façon nous pourrons nous libérer de linfluence et des points
de vue des autres (peu importe leur position ou rang) et espérer atteindre la
vérité et une décision inébranlable. Nest-ce pas le même
processus qui nous a été enjoint de suivre en acceptant la Foi elle-même?
(Cest à dire par une recherche indépendante de la vérité). Pour
celles et ceux qui ont aimé et servi notre premier Gardien pendant sa vie et chéri
tendrement ses écrits et instructions impérissables, notre désir suprême
depuis son décès a été, je suis certain que tout le monde sera
daccord, de rester fidèle aux instructions quil nous a donné pendant
quil était en vie et quil nous a laissé comme éternel présent
de sa plume infaillible. La crise actuelle à laquelle fait face notre Cause bien-aimée,
il me semble, tourne uniquement autour de ce point jumelé au doute que plusieurs ont permis de
laisser sinfiltrer dans leurs propres esprits paralysés par un manqué de foi dans
linviolabilité du Covenant de Baháulláh,
« Covenant tout-puissant comme les dispensations sacrées du passé nen ont
jamais vu », « lun des traits distinctifs de ce cycle des plus
puissants » et « lArche du Salut. » (Voir p.229,
Dieu passe près de nous). Suite au décès de Shoghi Effendi et à la découverte
quun document de type testamentaire ne fut point parmi ses papiers, nous avons tous entendu les
spéculations suivantes inacceptables à la lumière des dispositions du Testament
de `Abdul-Bahá et de tout ce que notre premier Gardien bien-aimé a
écrit:
9 juillet 1960
En ce qui me concerne, jai peut-être trouvé plus facile dembrasser le Gardien que la plupart de mes coreligionnaires Baháís parce que, suite au décès de Shoghi Effendi, jai été incapable de refouler la question importantissime de la succession et de loublier mais je me suis senti poussé à approfondir mes recherches et réviser de nouveau minutieusement le Testament de `Abdul-Bahá jumelé avec des méditations de réflexions durant moult nuits sans sommeil qui me conduisirent aux conclusions suivantes concernant le gardiennat qui, maintenant que je considère les événements avec recul, me préparèrent à approcher la proclamation de Mason Remey avec un cur ouvert:
Linstitution du gardiennat est essentielle pour lexistence de notre Cause bien-aimée.
Lopinion selon laquelle entendue de certaines sources que le gardiennat cesserait avec le décès de Shoghi Effendi était complètement intenable et ne pourrait jamais être acceptée peu importe la source.
La Maison universelle de justice ne peut venir au monde et fonctionner comme corps infaillible sans le Gardien siégeant en tant que sa « tête sacrée » en considérant les FONCTIONS ESSENTIELLES que Shoghi Effendi a évaluée avec méticulosité et netteté dans La dispensation de Baháulláh du président de la Maison universelle de justice, le Gardien. Celui-ci:
Apporte lautorité interprétative des Écritures sacrées.
Se doit « dinsister auprès deux pour quil soit procédé à un nouvel examen de toute loi quen son âme et conscience il considère être en désaccord avec la signification des paroles révélées de Baháulláh ». (Cela indique clairement que sans la direction du Gardien, il est possible pour ce corps de passer une loi qui contrevient à la fois à la lettre et à lesprit des écritures de Baháulláh et est donc faillible sans sa direction.)
Définit la sphère de son action législative.
Dispose du droit dexpulser un membre de la Maison universelle de justice qui commet une faute préjudiciable au bien commun.
Mason Remey était le seul qui pouvait siéger en tant que président de la Maison universelle de justice lorsquelle viendrait à exister (pourvu quil soit vivant) car Shoghi Effendi lavait nommé président du Conseil international Baháí (la tête de son embryon). Cette conclusion mest venue lorsque dans mes méditations je me suis rappelé dune conversation très intéressante et porteuse de signification à table avec Shoghi Effendi le soir du 30 novembre 1952 quand mon épouse et moi étions en pèlerinage. Shoghi Effendi était en train de décrire les stades successifs à travers lesquels le Conseil international Baháí évoluerait dans son développement vers la maturité et en parlant de son second stade (la cour Bahá’íe, que Shoghi Effendi dans son message du 25 avril 1951 a établi comme un « prélude essentiel à linstitution de la Maison universelle de justice »), ceci furent ses mots:
« Le président actuel du Conseil international Baháí deviendra alors son Juge ». (Le Gardien sinclina alors vers Mason, lui offrit un sourire et demanda: « Mason, es-tu prêt à devenir Juge? »).
Note: Cela peut être vérifié à partir de mes notes manuscrites avec de lencre dans un livre de pages reliées qui ne sont pas détachables.
Je me souviens avoir
été confondu me demandant pourquoi Shoghi Effendi a choisi Mason Remey comme « le
Juge » lorsque tous les autres membres du Conseil était aussi assis à la table, sauf
un, alors que je les considérais alors ayant tous un statut dégalité.
Pendant mes méditations sur la question de qui pourrait occuper le poste de président de
la Maison universelle de justice, si elle devait être établie (comme quelquun
devait bien remplir ce rôle), il mapparut soudainement que Mason Remey ayant
été nommé par le bien-aimé Gardien, Shoghi Effendi, comme président
du Conseil international Baháí (lembryon de ce corps), ce ne pouvait
être que lui. Ce qui me stupéfait, depuis que jai reçu la proclamation de
Mason Remey, est que, quoique je suis arrivé à cette conclusion, je nai pas, alors
ou avant de recevoir la proclamation, été jusquà comprendre combien il
aurait dû être évident que, comme la présidence de la Maison universelle de
justice et le gardiennat sont des titres synonymes, Shoghi Effendi, en nommant de son vivant Mason
Remey comme président du Conseil international Baháí, désignait en
fait son successeur. (Lembryon avec sa tête nommée fut ainsi conçu dans
lesprit infaillible de Shoghi Effendi dans lattente de sa naissance).
Ayant reçu la proclamation majeure de notre second Gardien, le voile final fut levé de mes yeux et je fus conduis à découvrir et réaliser les faits additionnels suivants:
Lincroyable importance et signification que Shoghi Effendi a attribuée à sa « décision faisant époque » détablir le Conseil international Baháí devint évidente dans son message historique au monde Baháí du 9 janvier 1951 dans lequel il se référait à la création du Conseil « comme lévénement le plus grand, répandant léclat sur la deuxième époque de lâge formatif de la dispensation Baháíe, sans égal dans les entreprises conçues depuis la naissance de lordre administratif de la Foi au lendemain de lascension de `Abdul-Bahá, occupant un rang secondaire seulement aux événements immortels et glorieux associés avec les ministères des trois Figures centrales de la Foi. »
Le fait évident (maintenant quil a été porté à notre attention dans la proclamation) que, comme la présidence de la Maison universelle de justice est synonyme du gardiennat (cest à dire quil sagit du même poste), Shoghi Effendi en nommant Mason Remey comme président du Conseil la Maison universelle de justice embryonnaire désignait simultanément ce croyant comme futur Gardien.
Note: Pour ceux qui pourraient arguer que le troisième stade de linstitution embryonnaire (« le corps dûment élu ») exige lélection de tous les neuf membres, une considération particulière devrait être donné au « principe » impliqué dans « lopération » de cette même institution car, à la différence des Maisons nationales de justice, desquelles les assemblées spirituelles nationales sont lembryon, la Maison universelle de justice combine « lautorité héréditaire » symbolisée par le Gardien son président avec lélément démocratique élu par « les représentants des fidèles » (les assemblées spirituelles nationales). Nous, en tant quêtres faillibles, ne sommes certainement pas pourvus de la capacité daltérer ce principe et ainsi de détruire « cet ordre divinement révélé », « cet ordre unique » dont « quelque longue que soit sa durée et si étendues que soient ses ramifications, ne dégénérera jamais en aucune des formes de despotisme, doligarchie et de démagogie qui tôt ou tard corrompent le mécanisme de toutes les institutions politiques de création humaine, par essence défectueuses et imparfaites. » Voir p.154, La dispensation de Baháulláh.
Que les conclusions précédentes sont supportées par les paroles de `Abdul-Bahá concernant lembryon. Le Maître affirme: « lembryon possède dès le début toutes les perfections… tous les pouvoirs mais ils ne sont pas visibles et le deviendront seulement par degrés » (p.313, Foi mondiale Baháíe). Par conséquent, la Maison universelle de justice embryonnaire (le Conseil international Baháí) potentiellement (sous forme embryonnaire) possède tous les pouvoirs exercés par la Maison universelle de justice pleinement développée.
Que comme résultat de notre idée préconçue que le successeur de Shoghi Effendi serait nommé dans un document de type testamentaire (quoique cela ne soit pas prescrit du tout dans le Testament), nous (y compris les Mains) avons manqué ou échoué à nous retourner et examiner le message de Shoghi Effendi du 9 janvier 1951 pour y trouver la clef.
Que, si les Mains avaient réalisé la signification et le but du message ci-haut mentionné, elles nauraient pas trouvé nécessaire de créer une organisation séparée appelée « Mains de la Cause en Terre sainte » (ou « Régisseurs de la Foi » un terme, qui soit dit en passant sapplique aux assemblées selon les écrits de Shoghi Effendi à la page 331 de Dieu passe près de nous). Si elles avaient saisi limportance de ce message qui célébrait la formation du Conseil international Baháí en tant que le « hérault de linstitution administrative suprême », elles auraient réalisé que ladministration internationale de la Foi aurait dû être placé entre ses mains pendant quelles auraient pu soccuper de leurs spirituelles « obligations » et « responsabilités » comme Serviteurs principaux. De toute évidence, à la place, cette institution (le Conseil international Baháí) que Shoghi Effendi attendait si longtemps à établir et dont la formation finale le remplit tant de joie fut mise de côté et fut complètement oubliée (quoique involontairement).
Que lorganisation séparée « constituée » par les Mains dans leur proclamation du 25 novembre 1957 (un corps de 9 Mains) pour résider à Haïfa nétait pas les « neuf personnes » élues de leur propre nombre dont on parle dans le Testament (comme elles furent choisies et non élues). Ainsi ce corps présentement à Haïfa, cette « organisation des Mains de la Foi », na aucune autorité pour exister selon le Testament de `Abdul-Bahá.
Que les Mains à Haïfa, à mesure que le temps passait, furent inévitablement impliquées dans ladministration, domaine qui nest pas le leur selon le Testament de `Abdul-Bahá.
Que, comme le Testament laffirme clairement et comme Shoghi Effendi le souligne souvent dans ses écrits, le gardiennat est une « position héréditaire », le Gardien « symbolise le principe héréditaire dans cette Dispensation » et il exerce « lautorité héréditaire ». Par conséquent, le gardiennat ne peut quêtre transmis dun Gardien à lautre (cest à dire hérité). Le successeur au gardiennat ne peut être choisi ou élu par aucune autre institution comme la Maison universelle de justice ou les Mains.
Que le Covenant de Baháulláh est demeuré inviolé; la continuité du gardiennat a été préservée. Shoghi Effendi a non seulement nommé son successeur « de son vivant » mais il la proclamé au monde Baháí tout entier.
Que les Mains ont interprété le dernier message de Shoghi Effendi au monde Baháí doctobre 1957 où il les désigne comme « Serviteurs principaux », pour sattribuer un rôle de gardiennat collectif de la Foi et ont imposé cette interprétation injustifiée sur la masse des croyants à travers le monde. (Il est intéressant de noter que dans le dernier paragraphe de ce même message fatidique, non seulement les Mains mais le « corps tout entier des croyants » et « leurs représentants élus » sont tous appelés à démontrer un « service (stewardship) digne de la Foi de Baháulláh. »)
Note: Pour ceux qui insistent que « stewardship » implique de lautorité, votre attention est dirigée vers la page 143 de Ladministration Baháíe où Shoghi Effendi a clairement souligné, en écrivant au sujet des responsabilités des assemblées spirituelles nationales, la différence entre lautorité dune main et le stewardship (service) de lautre.
Tout ce quil faut dire pour conclure est que ceux qui continuent daccepter lautorité auto-attribuée et linterprétation des Mains de la Cause en Terre sainte au lieu des dispositions explicites du Testament de `Abdul-Bahá et les instructions et la nomination de notre premier Gardien bien-aimé nont quà voir les conséquences:
Tandis que, ceux qui acceptent le deuxième Gardien bien-aimé de la Cause de Dieu:
Avec salutations chaleureuses et aimantes Baháíes,
Fidèlement, en dévotion pour
Son Covenant,
Joel Bray
Marangella
Le Gardien de la Foi
Baháíe
Traduction anglais-français
parMartin Lavallée