Cinq messages de Shoghi Effendi démontrant

irréfutablement la continuité du gardiennat

Ces messages furent inexcusablement oubliés ou ignorés par les Mains de la Cause dans leur répréhensible et hâtif abandon du gardiennat dès les premiers jours de leur conclave à `Akká suite au trépas de Shoghi Effendi avec comme résultat que les importantissimes signification et implications de ces mêmes messages ne furent jamais perçues par celles-ci et demeurèrent incomprises par le monde Bahá’í jusqu’à présent avec de tragiques conséquences pour la Foi.

1. Message du 9 janvier 1951.

Il s’agit en réalité de la seule et unique proclamation de Shoghi Effendi qui débute avec ces mots: « Proclame aux assemblées nationales de l’est et de l’ouest décision faisant époque de la formation du premier Conseil international Bahá’í » — « cette première institution internationale » — et qu’il acclame plus loin comme cette « historique décision, » comme « point significatif et sans pareil dans l’évolution de l’ordre administratif de la Foi de Bahá’u’lláh durant les trente dernières années » et accueille « avec le cœur reconnaissant et plein d’allégresse, finalement, la constitution du Conseil international » comme celui que « l’histoire proclamera comme l’événement le plus grand, répandant l’éclat sur la deuxième époque de l’âge formatif de la dispensation Bahá’íe… » [Emphase ajoutée].

Il affirme qu’il fut amené à prendre cette historique décision pour les raisons suivantes:

« …l’établissement de l’État juif signalant la naissance après l’attente de deux mille ans d’une nation indépendante en Terre sainte… »

« …la construction de la superstructure du sépulcre du Báb sur le mont Carmel… »

« …l’actuelle maturité adéquate de neuf institutions nationales administratives fonctionnant de façon vigoureuse à travers le monde Bahá’í… »

L’actuelle maturité des neuf assemblées spirituelles nationales que mentionne Shoghi Effendi est d’une importance vitale car, en tant que corps subordonnés au Conseil international Bahá’í, nommé quelques onze mois auparavant, elles allaient bientôt recevoir la direction du Conseil dans leur accomplissement des buts de la croisade mondiale de Dix Ans prévue à commencer en 1953, comme l’affirme le message de Shoghi Effendi du 23 novembre 1951, discuté ci-bas.

2. Message du 2 mars 1951.

Ce message identifie Mason Remey en tant que celui que Shoghi Effendi désigne comme président du Conseil international Bahá’í qu’il établit auparavant dans sa proclamation. Significativement et avec raison, Shoghi Effendi n’a point demandé à Mason Remey de réunir le Conseil en tant que corps fonctionnel durant les sept années restantes de son ministère et a même nommé Rúhíyyih Khánum dans son message du 8 mars 1952 comme la « liaison choisie » entre lui et le Conseil pour prévenir toute apparence de la prise de la présidence par lui-même de cette « première institution internationale embryonnaire » qui, lors de son activation en tant que corps fonctionnel, ne peut nécessairement être présidé que par le Gardien de la Foi.

3. Message du 23 novembre 1951.

Il ressort de ce message que Shoghi Effendi projette le rôle à venir du « Corps central » — le Conseil international Bahá’í — qu’il nomma quelque onze mois auparavant dans sa proclamation à jouer un rôle par lequel le Conseil « dirigera ces opérations largement ramifiées » des « assemblées nationales du monde Bahá’í » à partir d’un point précis dans l’accomplissement de la croisade mondiale de Dix Ans devant commencer à Ridván 1953. Pour diriger ces opérations des assemblées, le Conseil international devait nécessairement émerger du stade inactif dans lequel Shoghi Effendi le retint soigneusement pendant son ministère et son président n’allait plus rester plus longtemps dans l’attente en tant que le non encore venu au monde Gardien embryonnaire à venir, mais bien plutôt, lors du trépas de Shoghi Effendi, assumer le rôle du président actif d’un corps fonctionnel et pleinement opérationnel qui n’était rien d’autre que la Maison universelle de justice, dont la « tête sacrée » ne pouvait être nul autre que le Gardien de la Foi selon les stipulations du Testament de `Abdu’l-Bahá.

Il est donc évident que, vu que Shoghi Effendi affirme dans ce message que le « Corps central » — le Conseil international Bahá’í — devra effectivement diriger les assemblées spirituelles nationales dans leur accomplissement des buts de la croisade mondiale de Dix Ans, il soutient en fait au moyen de cette voie de détournement, que son ministère allait prendre fin quelque part durant cette croisade et que son successeur désigné, ayant assumé activement la présidence d’un Conseil désormais pleinement opérationnel coïncidant avec son trépas, accédera inévitablement au gardiennat de la Foi. Malencontreusement, il appert que ni les Mains de la Cause ni aucun des croyants dans le monde Bahá’í perçurent lors du trépas de Shoghi Effendi ou à un moment subséquent, les implications énormes qui furent rattachées au rôle actif que Shoghi Effendi avait ingénieusement projeté pour le Conseil international dans ce message, un rôle qui à la fois confirme l’identité de son successeur et révèle indirectement son propre trépas inattendu qui, comme de fait, arriva en plein milieu de cette croisade en novembre 1957.

Toutefois, lors du trépas de Shoghi Effendi, les Mains de la Cause ne permirent jamais au Conseil international de remplir le rôle clairement projeté par Shoghi Effendi comme elles usurpèrent l’autorité suprême sur la Foi, en ignorant vergogneusement le rôle assigné au Conseil dans ce message, et ainsi reléguèrent le Conseil international à un vulgaire rôle mineur dans lequel il ne remplissait que ses fonctions originellement assignées limitées à la Terre sainte même si Shoghi Effendi affirme clairement, en faisant référence aux fonctions initiales qu’il assigna au Conseil dans sa proclamation que «  D’autres fonctions seraient ajoutées à celles-ci lorsque cette première institution internationale embryonnaire évoluera vers une Cour de justice Bahá’íe. » Ayant, dans leur aveuglement, usurpé la direction de la Foi et ignorant de façon flagrante le rôle bien projeté que Shoghi Effendi avait envisagé pour le Conseil international, les Mains de la Cause nommèrent un corps illicite de neuf Mains de leur propre nombre auquel elles l’afflublèrent de l’appellation « Régisseurs de la Foi Bahá’íe, » un corps complètement étranger aux stipulations sacrées et immortelles du Testament de `Abdu’l-Bahá et auquel, en dépit les fonctions, droits et pouvoirs en succession au gardiennat de la Foi Bahá’íe. » Pourtant, selon leurs propres plans de façade, ce corps ne régnerait que pour une courte période de temps de quelque cinq années et demi, pour se terminer à Ridván 1963, lorsqu’il serait remplacé par un tout aussi illicite corps, une acéphale, une « sans Gardien » Maison universelle de justice qu’elles auraient la témérité de surplomber comme corps suprême » de la Foi. Dans la période intermittente qui précéda l’élection de leur Maison universelle de justice « sans Gardien » en 1963, les Régisseurs demandèrent à toutes les assemblées spirituelles nationales du monde Bahá’í de reconnaître leur corps comme le « corps suprême dans la Cause » dans une lettre officielle qui leur serait adressée, avec une assemblée spirituelle nationale, dans sa réponse, faisant même référence à ce corps raccoïnté, éphémère et temporaire comme « le plus élevé dans la Foi mondiale Bahá’íe. » Ce corps de Régisseurs illicitement établi prit alors la direction des assemblées spirituelles nationales durant les années finales qui closèrent la croisade mondiale de Dix Ans.

Pour le Conseil international, Mason Remey en tant que président du Conseil ne fut jamais permis par les Mains de la Cause d’exercer son rôle légitime et le secrétaire général du Conseil, la Main de la Cause Leroy Ioas, n’écrivit jamais de lettre à aucune assemblée ou à quiconque, dans cette fonction, ni d’ailleurs ses deux « secrétaires auxiliaires de l’ouest et de l’est » (Ethel Revell et Lotfullah Hakim respectivement), désignés aussi à leur poste par Shoghi Effendi, n’ont jamais correspondu, à ma connaissance, dans une fonction secrétariale avec des assemblées spirituelles nationales au nom du Conseil.

4. Message du 30 juin 1952

Ce message significatif se lit comme suit: « Au Centre mondial de la Foi, où, enfin, le mécanisme de ses institutions les plus importantes a été établi et autour des Tombeaux les plus sacrés, les organes suprêmes de son ordre en éclosion se déploient dans leur forme embryonnaire… » Les Mains de la Cause, suite au trépas de Shoghi Effendi, manquèrent de façons à la fois évidente et inexcusable de réaliser, comme discuté ci-haut, que le Conseil international Bahá’í que Shoghi Effendi avait désigné n’était nullement un corps provisionnel ou temporaire mais, en fait, rien de moins que la Maison universelle de justice, quoique dans sa forme embryonnaire, en dépit du fait qu’il a lui-même clairement fait référence à ce corps dans sa proclamation du 9 janvier 1951 comme « cette première institution internationale » et cette « institution naissante » et lui avait assigné un rôle que ne pouvait remplir uniquement que la Maison universelle de justice. Certes, eurent-elles pris le temps de réviser ses messages au monde Bahá’í, avant d’arriver à leur conclusion hâtive et inconsidérée que le gardiennat de la Foi aurait pris fin pour l’éternité, elles auraient dû percevoir, comme confirmation supplémentaire de ce fait, que le passage du message de Shoghi Effendi cité plus haut ne laissait aucun doute qu’il avait incontestablement amené à l’existence l’embryonnaire Maison universelle de justice sous le nom provisoire de Conseil international Bahá’í. Dans son message antérieur du 8 mars 1952, elles auraient noté de plus qu’il avait encore une fois désigné non seulement son président embryonnaire — le Gardien en puissance — mais qu’il avait désigné aussi son secrétaire général, son trésorier et ses secrétaires auxiliaires pour l’est et pour l’ouest. Certainement, l’énoncé de Shoghi Effendi que « le mécanisme de ses plus hautes institutions  » avait été érigé au Centre mondial ne peut être uniquement qu’une référence à rien d’autre que l’embryonnaire Maison universelle de justice — le Conseil international — et l’institution des Mains de la Cause, le premier contingent desquelles furent nommées six mois plus tôt dans son message du 25 décembre 1951. Il apparaît maintenant clair pourquoi Shoghi Effendi retint le Conseil international dans un état inactif durant son ministère et pourquoi il n’amena jamais son président à réunir le Conseil en tant que corps administratif fonctionnel durant les sept années restantes de son ministère, pour ainsi prévenir sa tête embryonnaire — son successeur — d’émerger prématurément dans la vie réelle. Il est désormais clair pourquoi il n’assigna des devoirs qu’à des membres en particulier du Conseil durant son ministère.

5. Message d’octobre 1957.

Dans ce dernier message de Shoghi Effendi au monde Bahá’í, un mois avant son trépas, il désigna un contingent final des Mains de la Cause de Dieu et fit référence au Mains, pour la première fois, comme les « Serviteurs principaux de la fédération mondiale embryonnaire de Bahá’u’lláh ». Ayant arrivé à leur conclusion bâclée et illégitime que le gardiennat prendrait fin avec son trépas, elles interprétèrent la référence de Shoghi Effendi les concernant comme « Serviteurs principaux » pour signifier, comme elles l’affirment dans leur « proclamation unanime » du 25 novembre 1957, qu’elles seraient devenues « le corps suprême de la communauté mondiale Bahá’íe ». Le corps des Mains, ignorant le rôle que le Conseil international Bahá’í devait remplir de plein droit, ont à la place nommé un corps de neuf personnes de leur propre nombre, qu’elles identifièrent comme les « Régisseurs de la Foi mondiale Bahá’íe » et qui selon ce qu’elles affirmèrent dans cette même proclamation assumerait «  les fonctions, droits et pouvoirs en succession du gardiennat de la Foi Bahá’íe. » Pourtant, dans le même temps, elles annoncèrent dans leurs plans maléfiques que le rôle de pseudo gardiennat collégial qu’elles déléguèrent illégitimement aux Régisseurs viendrait à prendre fin quelque six années plus tard lorsque la dérobée temporaire autorité de ce corps serait transférée à ce qui serait une soi-disant acéphale Maison universelle de justice « sans Gardien » à être élue en avril 1963 qui ne serait rien de plus qu’un corps incomplet, déformé, faillible et illicitement formé. Elles ignorèrent aussi l’inconsistance se trouvant dans le fait que, sous leurs plans, les « Serviteurs principaux » — ce soi-disant autrefois « corps suprême de la communauté Bahá’íe mondiale », comme elles le baptisèrent, aurait depuis longtemps cessé d’exister lorsque la fédération mondiale de Bahá’u’lláh aura atteint sa maturité dans la plénitude des temps. Car, fallacieusement convaincues qu’elles étaient que le gardiennat serait à jamais clos, il n’y aurait plus de futurs Gardiens dans leur Foi « sans Gardien » pour nommer des Mains de la Cause et ainsi il n’y aurait plus non plus de futurs « Serviteurs principaux ». Qui plus est, ce que ces Mains de la Cause ont tragiquement manqué de réaliser plus gravement encore et lamentablement échoué à percevoir dans ce dernier message écrit de la plume de Shoghi Effendi fut l’indéniable implication et l’importance capitale se trouvant dans la phrase « de la fédération mondiale embryonnaire de Bahá’u’lláh » qui suivait la désignation de celles-ci par Shoghi Effendi comme Serviteurs principaux. L’insertion du mot « embryonnaire » dans cette phrase entendait définitivement que ces Serviteurs principaux demeureront une partie intégrale et inséparable de cette fédération mondiale embryonnaire pendant le cours de son développement jusqu’à ce qu’il atteigne l’entière plénitude de sa puissance, car n’était-ce point `Abdu’l-Bahá qui expliqua dans Ses écrits (Foi mondiale Bahá’íe, page 312) que «  l’embryon possède dès le début toutes les perfections… en un mot, tous les pouvoirs » et, par conséquent, les Mains de la Cause, en tant que Serviteurs principaux, continueront ainsi à exister comme institution et sont destinées à rester une inséparable et éternelle institution dans la fédération de Bahá’u’lláh. Ayant manqué à percevoir ce qui précède, les Mains de la Cause ont évidemment passé à côté du supplémentaire fait significatif que, comme de futures Mains ne peuvent être nommées que par de futurs Gardiens, Shoghi Effendi a garanti aux croyants, une fois encore, par cette implication, dans son ultime message au monde Bahá’í, que le gardiennat de la Cause de Dieu continuera à exister aussi longtemps que la fédération elle-même de Bahá’u’lláh restera ensemble avec toutes ses autres institutions divinement désignées également préservées et entièrement intactes, comme magistralement dépeintes dans les dispositions divinement conçues, immortelles et immuables du Testament de `Abdu’l-Bahá.

 


Joel Bray Marangella
Gardien de la Foi Bahá’íe

Australie, 2003

Note: Un fidèle croyant ’enquérit récemment auprès de l’un des croyants hétérodoxes considéré comme étant un des érudits Bahá’ís donc prétendument fin connaisseur, non seulement des enseignements mais aussi des écrits et messages de Shoghi Effendi, incluant particulièrement ceux contenus dans le livre intitulé: Messages de Shoghi Effendi au monde Bahá’í 1950-1957. On comprend que ce croyant confesse une surprenante lacune d’approfondissement avec ce livre et soit conséquemment maintenu dans l’ignorance des messages significatifs discutés ci-haut. Il aurait été encore moins probable que ce croyant ait été déjà mis au courant du message de Shoghi Effendi datant du 23 novembre 1951 qui d’ailleurs inexplicablement ne fut point inclus dans le livre cité plus haut et n’apparaissant que dans un dépliant publié par l’Assemblée spirituelle nationale des Bahá’ís des États-Unis en 1952 intitulé: L’ordre mondial en déploiement. On est donc peu étonné que la majorité des croyants actuels demeurent pareillement dans l’ignorance totale de ces messages historiques et significatifs qui prouvent d’une manière si concluante et sans conteste que Shoghi Effendi, toujours fidèle aux dispositions sacrées du Testament de `Abdu’l-Bahá, a incontestablement prévu la continuation du gardiennat et que ces croyants hétérodoxes ont, comme tragique résultat, tombé dans le mortel piège des fallacieux et trompeurs arguments de ceux qui, ayant perdu leur foi dans l’indestructibilité du Covenant de Bahá’u’lláh et dans l’immortalité de son divinement conçu « Enfant » — le Testament de `Abdu’l-Bahá — ont lâchement laissé tombé le gardiennat de la Foi.

JBM