INTRODUCTION:

L’ASSEMBLÉE SPIRITUELLE NATIONALE DES BAHÁ’ÍS DE FRANCE

AU MONDE BAHÁ’Í

___________________

L’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France, fidèle et obéissante au Covenant et au Second Gardien de la Foi (Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France élue pour l’année 117 de l’ère Bahá’íe), met fin à son activité, en ce Ridván 118. L’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France, dont la Communauté ne peut élire l’Assemblée Spirituelle Nationale successeur pour l’année 118, conformément à l’Administration Bahá’íe, cessera d’exister, jusqu’à ce qu’il y ait suffisamment d’Assemblées Spirituelles Locales en France pour en ériger une autre, avec l’approbation du Gardien vivant en un temps futur (Mason Remey ou ses successeurs désignés conformément au Testament du Maître `Abdu’l-Bahá).

Avant que cette Assemblée Spirituelle Nationale de France ne mette fin à son activité, il est de son devoir de faire savoir au monde en général, et au monde Bahá’í en particulier, que contrairement ce qu’ont cru beaucoup de personnes Bahá’íes en France et dans le monde entier, celle-ci n’a jamais cessé d’exister pendant l’année Bahá’íe 117, et affirme et rappelle que rien, ni personne, sauf éventuellement les Gardiens de la Foi Bahá’íe, ne peuvent dissoudre une Assemblée Spirituelle Nationale quelle qu’elle soit. La présente relation qu’elle fait parvenir au monde Bahá’í en entier est approuvée par le Second Gardien de la Foi, Mason Remey. Elle est à la fois un document authentique qui détruira toutes les rumeurs insidieuses et fausses qui circulèrent dans le monde Bahá’í au sujet de cette véritable et vraie Assemblée Spirituelle des Bahá’ís de France pour sa défense, si besoin est, et pour la postérité comme l’histoire de la violation de la Foi en France en l’année 117 de l’Ère Bahá’íe.

Pour faciliter la lecture et pour ne pas prolonger le texte, les abréviations suivantes sont employées:

ASNBF: Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France;
ASN : Assemblée Spirituelle Nationale;
ASL : Assemblée Spirituelle Locale.

___________________

RÉCAPITULATION DES ÉVÉNEMENTS, A PARTIR DU 23 AVRIL 1960, AUTOUR DE LA PROCLAMATION DU SECOND GARDIEN DE LA FOI BAHÁ’Í MASON REMEY, ET DE SA RECONNAISSANCE PAR L’ASSEMBLÉE SPIRITUELLE NATIONALE DES BAHÁ’ÍS DE FRANCE.

I. - CONVENTION OU CONGRÈS ANNUEL DU RIDVÁN 117 ET SA PRÉPARATION. (Ridván: Période du Calendrier Bahá’í allant du 21 avril au 2 mai).

    1. demande officielle de la part de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France, de l’année 116 de l’ère Bahá’íe, aux Assemblées Spirituelles locales de France, d’élire leurs délégués pour la Convention, conformément à ses Statuts et à l’Ordre administratif Bahá’í, comme suit:

    2. (Il existait en France à cette époque sept ASL).

      Châteauroux : deux délégués ;
      Lyon: deux délégués ;
      Marseille : deux délégués ;
      Montpellier : deux délégués ;
      Nice : quatre délégués ;
      Orléans : deux délégués ;
      Paris : cinq délégués .

    3. rappel aux ASL au sujet de leurs élections pour l’année 117 durant le Ridván, le 21 avril 1960 (13 Gloire 117).

    4. la date de la Convention ou Congrès annuel fut fixée par L’ASNBF aux 23 et 24 avril 1960 (15 et 16 Gloire 117 EB)

    5. les délégués élus pour la Convention ou Congrès annuel furent les suivants:

    6. Châteauroux: Madame Elisabeth McHenry et Monsieur Lucien Jouardon;

      Lyon: Monsieur Diarins Chaize et Monsieur Jacques Soghomonian;

      Marseille: Madame Suzanne Soghomonian et Monsieur Jean Soghomonian;

      Montpellier: Madame Tirandaz et Monsieur Sabet;

      Nice: Mesdames Andrée Gaertner, Sara Kenny et Suzanne Bouster; Monsieur A.M. Barafroukhteh;

      Orléans: Madame Ayned McComb et Monsieur Joel B. Marangella;

      Paris: Messieurs Bernard Fillon, Donald Harvey, Fritz Kestler, Georges Colombo Pirally et Alain Tamenne.

    7. Le Troisième Congrès annuel ou Convention, les 23 et 24 avril 1960 (15 et 16 Gloire 117 EB) en l’Haziratu’l-Quds de Paris, 11, rue de la Pompe, 16è Arrondissement.

La Convention fut ouverte en présence de dix-sept délégués et d’un très grand nombre de Bahá’ís de France et de Communautés voisines.

Lecture fut faite du Message des Mains de la Foi qu’elles nous envoyèrent pour cette occasion; un télégramme leur fut expédié, par cette Convention, pour leur exprimer en ce Ridván la joie et les remerciements de la Communauté Bahá’íe de France.

Les élections des membres de l’ASNBF pour l’année 117 eurent lieu le 23 avril 1960 vers 16 heures, avec dix-sept délégués présents et les amis Bahá’ís assistant à cette Convention. Il y eut dix-huit votes, dont un par correspondance, Le dix-neuvième délégué ne se présenta que le dimanche matin et ne put donc voter.

Furent élus membres de l’Assemblés Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France:

Mesdames Sara Kenny et Henriette Samimy;

Messieurs A. M. Barafroukhteh, Monir Derakhchan,

Bernard Fillon, Donald Harvey, Joel B. Marangella, Jacques Soghomonian, Alain Tamenne.

Dès la fin de la session durant laquelle eurent lieu ces élections, les trois membres élus (Joel B. Marangella, Bernard Fillon et Donald Harvey) ayant reçu le plus grand nombre de votes, tirèrent au sort celui d’entre eux qui devait convoquer la première réunion. Ce fut Monsieur Marangella. Il appela la réunion immédiatement, les membres élus qui se trouvaient tous présents, pour élire les officiers de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France.

Les officiers suivants furent élus:

Président: Monsieur Joel B. Marangella;

Vice-Président: Monsieur Alain Tamenne;

Secrétaire correspondant: Monsieur Bernard Fillon;

Trésorier: Monsieur Donald Harvey;

Secrétaire rapporteur: Madamme Henriette Samimy.

La Convention se termina le 24 avril 1960 au soir et fut caractérisée par un enthousiasme et une harmonie générales.

 

II. - DU LENDEMAIN DE LA CONVENTION, LUNDI 25 AVRIL AU MARDI 26 AVRIL 1960, à 16 heures, HEURE À LAQUELLE FUT REÇUE LA PROCLAMATION DU SECOND GARDIEN, MASON REMEY (17 & 18 Gloire 117 EB, 5è & 6è Jours de Ridván).

Remise en ordre du Secrétariat dans l’Haziratu’l-Quds.

Le Secrétaire tapa le stencil de polycopie pour aviser les Mains de la Foi et les Assemblées Spirituelles Nationales du monde des noms et adresses des Président et Secrétaire de la nouvelle Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France pour l’année 117 de l’ére Bahá’íe (les lettres polycopiées ne furent jamais tirées, les événements postérieurs n’ayant pas laissé le temps nécessaire pour ce faire).

III. - RÉCEPTION DE LA PROCLAMATION DU SECOND GARDIEN, MASON REMEY

La Proclamation fut reçue mardi 26 avril 1960 à 16 heures, par le Secrétaire, le Vice-Président Monsieur Tamenne étant présent.

Le Secrétaire (Monsieur Bernard Fillon) téléphona immédiatement au Président (Monsieur Joel B. Marangella) à Orléans pour lui faire part de la réception de la Proclamation du Second Gardien, Mason Remey. Décision fut prise entre eux d’apporter immédiatement cette Proclamation à Orléans et de le faire en compagnie de Monsieur Tamenne.

Le Secrétaire téléphona ensuite, de son propre chef (à tort d’ailleurs) à Madame Léa Nys, Secrétaire de l’Assemblée régionale du Bénélux, à Bruxelles, pour lui demander si elle avait reçu la Proclamation. Madame Nys répondit négativement et demanda à être tenue au courant des événements si possible. En fin d’après-midi, Messieurs Tamenne et Fillon partirent à Orléans, porter la Proclamation au Président de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France.

CHEZ LE PRÉSIDENT, 7, rue Jousselin, Orléans.

Après des prières, et en présence de Madame Marangella, le Président lut la Proclamation à haute voix. Sur ce, les trois officiers de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France ainsi réunis décidèrent de convoquer une réunion extraordinaire de l’ASNBF pour le week-end du 30 avril - 1er mai 1960 (3 & 4 Beauté 117 EB, l0è & 11è jours de Ridván).

La Proclamation étant en anglais, il fut décidé de la traduire en francais pour le bénéfice des membres de l’ASNBF lors de leur réunion extraordinaire, il fut aussi décidé de la communiquer au Trésorier, Monsieur Donald Harvey, celui-ci résidant dans l’Haziratu’l-Quds et devant aider à la traduction.

Durant cette même soirée, recherche fut faite des Messages du Gardien Shoghi Effendi, concernant la formation du Conseil International Bahá’í et la désignation de ses membres dont Mason Remey comme Président, ainsi que de certains extraits du Testament du Maître `Abdu’l-Bahá. Il fut alors aussi décidé de traduire les passages essentiels du Message de Shoghi Effendi daté du 9 janvier 1951 (10 Honneur 107, EB) pour les membres de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France. (Ces extraits furent tirés en neuf exemplaires seulement, pour cette réunion extraordinaire de l’ASNBF.

Pour finir, ces trois officiers décidèrent de ne pas informer les autres membres de l’arrivée de cette Proclamation et de son contenu, soit par lettre, soit dans la convocation pour la réunion extraordinaire, pour éviter toute discussion prématurée et fuite possible hors de l’ASNBF avant que ce corps ne puisse se consulter.

Messieurs Fillon et Tamenne revinrent dans la nuit du mardi 26 avril 1960 à Paris. Le Secrétaire remit la Proclamation en anglais cette même nuit au Trésorier comme convenu.

IV. - DU MERCREDI 27 AVRIL AU SAMEDI 30 AVRIL 1960 (19 Gloire 117, les 1er, 2 & 3 Beauté 117, EB; du 7è au 10è jour de Ridván).

La Proclamation fut traduite par Messieurs Tamenne et Harvey, ainsi que le Message de Shoghi Effendi concernant le Conseil International Bahá’í et la nomination de ses membres, et furent tirés neuf exemplaires.

Le Secrétaire convoqua officiellement tous les membres de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France, pour la réunion extraordinaire les 30 avril et 1er mai 1960.

Deux télégrammes furent reçus en provenance de Haïfa:

  1. remerciements au sujet de la Convention.

  2. répudiation de la part de Mains de la Foi se trouvant à Haïfa du second Gardien de la Foi, Mason Remey.

Ce deuxième télégramme fut communiqué immédiatement au Président (le Président, le Vice-Président, le Secrétaire et le Trésorier eurent donc la connaissance de ce télégramme ensemble et quelques jours après la réception de la Proclamation du Second Gardien).

Avant cette réunion extraordinaire de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France, les Président Vice-Président, Secrétaire et Trésorier préparérent l’agenda. (Bien que ces quatre officiers avaient déjà reconnu pour eux-mêmes le second Gardien de la Foi, Mason Remey, ils ne voulurent pas influencer, en aucune manière, les cinq autres membres, pour que leur recherche puisse se faire d’une façon strictement personelle et indépendante, en dehors de toute influence, quelle qu’elle soit, même celle du télégramme de répudiation des Mains).

L’agenda fut le suivant:

  1. Prières;

  2. Remise aux membres, de la Proclamation et du Message de Shoghi Effendi sans commentaires.

  3. Après lever provisoire de session (environ deux heures), période de recherche pour les neuf membres, chacun séparément et isolément.

  4. Après reprise de la session, consultation et vote si une motion de reconnaissance du second Gardien était présentée.

  5. Lecture du télégramme de répudiation de Mains de la Foi se trouvant à Haïfa (aucune copie n’en fut tirée) après quoi, conformément à l’Ordre administratif Bahá’í, possibilité de reconsidération de la motion de reconnaissance sous forme de motion acceptée.

  6. La suite de l’agenda de cette réunion serait décidée alors par la même ASNBF.

V. - RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE SPIRITUELLE NATIONALE DES BAHÁ’ÍS DE FRANCE, le SAMEDI 30 AVRIL 1960 (3 Beauté 117, EB) à 14 heures.

Tous ses membres étaient présents: Mesdames Sara Kenny et Henriette Samimy; Messieurs A. M. Barafroukhteh, Monir Derakhchan, Bernard Fillon, Donald Harvey, Joel B. Marangella, Jacques Soghomonian et Alain Tamenne.

L’agenda fut suivi jusqu’à la consultation; à ce moment, les neuf membres s’accordèrent de ne passer aux décisions que le lendemain matin de manière à ce que chacun puisse étudier plus profondément, durant la nuit, les Textes Sacrés. Il fut alors rappelé aux membres qu’ils devaient poursuivre leur recherche en toute indépendance, sans s’influencer mutuellement.

Dimanche, 1er mai, reprise de la réunion le matin. Suite de la consultation.

Monsieur Barafroukhth annonça qu’il avait téléphoné aux Mains de Haïfa. Ceci étonna fort (Monsieur Barafroukteh prit sur lui cette décision de téléphoner à Haïfa de son propre chef sans même en avoir avisé l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France ni avoir obtenu de la part de cette dernière l’autorisation ou mission de le faire).

Motion est présentée pour la reconnaissance du second Gardien. À ce moment, Monsieur Barafroukhteh menace de quitter la réunion si on passe au vote de cette motion, Le président lui répondit alors d’attendre le résultat du vote et que si ce résultat ne lui permettait plus de travailler au sein de cette Assemblée Spirituelle Nationale, qu’il pourrait alors s’en dispenser, si ainsi il le jugeait. Il tint cependant à se retirer avant le vote. Ses paroles textuelles furent: "Eh bien, puisque c’est ainsi, je m’en vais". (1)

L’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France restant en majorité, ce fait ne l’empêchait en rien de poursuivre sa réunion, conformément à l’Ordre administratif (minimum: cinq membres).

Après cet incident et beaucoup de prières, la motion de reconnaissance du second Gardien, Mason Remey, fut votée au scrutin secret. Elle fut acceptée à l’unanimité des huit membres présents.

Après ce vote, lecture fut faite du télégramme de répudiation de la part de Mains se trouvant à Haïfa. Le Président demanda ensuite si ce fait provoquait parmi les membres de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France quelque changement, etc. . . Aucune motion de reconsidération n’en résulta.

______________

(1) Monsieur Barafroukhteh quitta la salle de réunion et se tint dans le Secrétariat en compagnie de Monsieur Yadullah Yazdanian, qui attendait les nouvelles résultant de la réunion de l’ASNBF. Ce dernier, à la suite du mouvement créé par les traductions et le travail de secrétariat des jours précédant cette réunion, savait qu’une très importante nouvelle en résulterait. À la fin de la période de session de la matinée du 1er mai, Monsieur Yazdanian reçut une traduction de la Proclamation (une des neuf copies), mais il lui fut demandé de ne pas en faire part avant le lendemain, jour où la Communauté Bahá’íe de France devait la recevoir.

______________

Avant le vote, au moment du vote et jusqu’au résultat définitif de ce vote durant cette réunion extraordinaire, aucune nouvelle ne fut reçue soit des Mains de la Foi en dehors de celles de Haïfa qui envoyèrent le télégramme de répudiation, soit des Assemblées Spirituelles Nationales du monde entier. Ce fait démontre que l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France travailla en dehors de toute influence quelle qu’elle soit (influence d’amour, de préjugé, etc) et de la part de qui que ce soit.

La distribution de la Proclamation à la Communauté Bahá’íe de France fut décidée par motion acceptée. Par contre, une motion proposant la distribution du télégramme de répudiation fut refusée. (2)

_____________________

(2) Monsieur Barafroukhteh n’apparut pas non plus à la réunion de cette matinée. Durant cette même session, Monsieur Navidi (Membre du Conseil auxiliaire des Mains pour la protection de la Foi en Europe), téléphona au Président, Il lui demanda si l’ASNBF avait reçu une fausse déclaration de Mason Remey. Le Président le lui confirma sans la qualifier.

_____________________

Reprise de la réunion dimanche après-midi 1er mai 1960. Huit membres étaient présents, Monsieur Barafroukhteh continuant à s’isoler.

Consultation autour des communications à faire à la Communauté Bahá’íe de France.

Les décisions suivantes furent prises sous forme de motion acceptée.

  1. Pour la distribution à la Communauté Bahá’íe de France, joindre à la Proclamation du second Gardien les extraits du message de Shoghi Effendi datée du 9 janvier 1951 se référant au Conseil International Bahá’í, joindre les extraits du Testament d’`Abdu’l-Bahá et de d’autres de ses écrits Sacrés, ainsi qu’une lettre de la part de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France recommandant à chacun de considérer et d’étudier ce sujet d’une manière personnelle et indépendante en considérant l’étude du Testament d’`Abdu’l-Bahá et de la Dispensation de Bahá’u’lláh, par Shoghi Effendi, et que chacun se mette directement en rapport avec l’ASNBF pour toute communication à ce sujet. (Voir annexe 1).

  2. Informer les Assemblées Spirituelles Locales de France de la reconnaissance du second Gardien par l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France. (Voir annexe 2).

(Toute cette correspondance fut préparée et expédiée dans la nuit du 1er et la matinée du 2 mai 1960. L’expédition en fut faite par lettre express recommandée à chaque membre, individuel, de la Communauté Bahá’íe de France. (3)

____________________________________________

(3) Un stencil de polycopie de la Proclamation avait été préparé à l’avance pour cette éventualité par le Secrétaire. Les copies ne furent tirées que cette nuit-là.

____________________________________________

Par motion acceptée, un télégramme fut envoyé au second Gardien pour l’aviser de sa reconnaissance, par l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France. Un deuxième télégramme lui fut aussi expédié pour savoir quelle suite il fallait donner à un projet de réunion de Mains de la Foi et membres des Assemblées Spirituelles Nationales d’Europe pour courant mai (réunion devant avoir lieu dans l’Haziratu’l-Quds de Paris). Évidemment, les Mains de la Foi à Haïfa ne furent pas avisées des décisions de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France, celle-ci, à partir de sa reconnaissance du second Gardien, n’ayant de compte à rendre qu’à ce dernier.

Dans le courant de cette session de l’après-midi du 1er mai, Monsieur Navidi téléphona une autre fois en demandant le Président. C’est le Secrétaire qui lui répondit et à qui il demanda s’il était vrai que huit membres de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France avaient reconnu le Gardien (d’où tenait-il cette information?) Le Secrétaire lui dit alors qu’il regrettait mais qu’il ne pouvait pas lui répondre. (Sa qualité de membre du Conseil auxiliaire ne lui donnait aucun droit d’interférence dans les travaux des Assemblées Spirituelles Nationales.)

VI. - DU 2 AU 7 MAI, AU MATIN, AU SECRÉTARIAT DE L’ASSEMBLÉE SPIRITUELLE NATIONALE DES BAHÁ’ÍS DE FRANCE.

Pour comprendre les événements qui eurent lieu du 7 mai, 14 heures, jusqu’au 8 mai au matin, il est nécessaire de connaître la campagne d’influence et de parti pris qui se déroula durant la période du 2 au 7 mai au matin et qui fut menée par des éléments intérieurs et étrangers à la Communauté Bahá’íe de France et dont le principal instigateur fut Monsieur Barafroukhteh, membre de l’Assemplée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France. En effet, comme chaque Bahá’í le sait, rien ne peut sortir des Assemblées Spirituelles Nationales sans l’assentiment des dites ASN, et celles-ci n’ont de compte à rendre qu’au Gardien et à la Maison Universelle de Justice inséparable du Gardien vivant lorsqu’elle sera en vie (ni Shoghi Effendi, ni Mason Remey n’ont encore ni donné de date ni donné d’ordres au sujet de son établissement). Aucun membre d’une Assemblée Bahá’íe n’a d’autorité et de pouvoir en dehors de son sein et par conséquent ne peut rien en rapporter à titre individuel. Cependant, Monsieur Barafroukhteh a enfreint l’Ordre administratif Bahá’í en agissant de son propre chef et contre une décision de l’ASN à laquelle il appartenait. Seulement l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France, selon sa compréhension avant sa reconnaissance du second Gardien, et en face de la croyance d’absence de Gardien vivant, pouvait d’elle-même entrer en communication avec les Mains à Haïfa pour des questions posées à titre personnel. (Naturellement, ceci fut suivi jusqu’à la reconnaissance du Second Gardien de la Foi Bahá’íe, Mason Remey. Cette reconnaissance nous permit de comprendre qu’entre la mort du Gardien Shoghi Effendi et la réception de la Proclamation de Mason Remey, l’autorité des Mains était infondée et par conséquent l’étaient aussi les rapports des Assemblées Spirituelles Nationales avec les dites Mains. Le Testament d’`Abdu’l-Bahá n’enseigne-t-il pas d’ailleurs (ceci avait été oublié) que les Mains de la Foi et les Assemblées Spirituelles Nationales doivent fidélité seulement au Gardien et non pas les unes aux autres?).

Le Secrétaire constate, par les visites qu’il reçoit, que les Amis en général, sont portés à prendre avis les uns des autres, plutôt que de rechercher d’une manière personnelle et indépendante, ce qui a trait à la Proclamation du Second Gardien. La question la plus usuelle est:

"Qu’ont fait les Mains?

"Qu’a fait Rúhíyyih Khánum?

"Qu’ont fait les autres ASN?

Il est évident que le principe primordial de la recherche personnelle et indépendante de la vérite paraît être oublié.

Monsieur Alain Tamenne, Vice-Président de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France, qui, depuis longtemps et en particulier à partir de la préparation de la Convention jusqu’à cette date, donnait tous son temps à l’expédition des affaires administratives de l’ASNBF, continue à visiter le Secrétaire et à l’aider, mais lui fait part de ses scrupules au sujet des actes de l’ASNBF. Le mercredi, 4 mai, ne pouvant plus garder pour lui le fait que l’ASNBF n’a pas fait parvenir à la Communauté Bahá’íe de France le télégramme de répudiation de Mains de la Foi à Haïfa, il demande au Secrétaire comment pourrait être approuvée et faite la distribution de ce télégramme à la Communauté Bahá’íe de France. Le Secrétaire lui rappela alors que trois membres d’une Assemblée Spirituelle Nationale peuvent convoquer à réunion. Cette demande fut faite par téléphone au Président. Ce dernier, plus Monsieur Tamenne et le Secrétaire, convoquèrent alors à réunion extraordinaire avec, comme raison, la motion: "Faire parvenir à la Communauté Bahá’íe de France le texte du télégramme de répudiation. "Pour des raisons techniques, réunion et motion furent faites et exposées téléphoniquement par le Secrétaire. Seul, Monsieur Barafroukhteh refusa de voter, en répondant: "Faites ce que vous voulez". La motion fut acceptée à la majorité des huit membres restants. Copie de ce télégramme fut donc envoyée à la Communauté Bahá’íe de France, accompagnée d’une lettre de l’ASNBF indiquant l’ordre chronologique de réception de la Proclamation du second Gardien Mason Remey, et du télégramme de répudiation de Mains de la Foi à Haïfa. (voir annexe 3).

Pendant ce temps, Monsieur Navidi (membre du Conseil auxiliaire des Mains pour la protection de la Foi en Europe, résidant à Monte Carlo, Communauté Bahá’íe sous la juridiction de l’Assemblée Régionale Italo-Suisse), expédiait de son propre chef depuis Monaco, à la Communauté Bahá’íe de France, le texte de ce télégramme, accompagné d’un commentaire. (Voir annexe 4)

Le mercredi 4, le soir, réception d’un télégramme de Madame Sara Kenny, envoyé de Monte Carlo (d’autres membres de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France le reçurent aussi). Elle retire son vote de reconnaissance du Gardien (elle en informa par téléphone dans le même temps le Président). Le jeudi, 5 mai, Monsieur Tamenne fait part au Secrétaire de sa conviction de ce tout ce qui a été fait par l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France est faux. Le soir de ce même jour, Madame Kenny téléphona au Secrétaire, et plus tard au Trésorier. Elle démontra dans sa conversation que l’influence extérieure avait détruit ce qu elle avait trouvé par elle-même. Le Trésorier, Monsieur Donald Harvey, vers minuit, se trouvant seul dans Haziratu’l-Quds dont il est le résident permanent, Monsieur Tamenne vint le voir et essaya de le convaincre de la fausseté de sa reconnaissance du second Gardien.

Durant cette période fut reçu le télégramme des Mains de la Foi à Haïfa annonçant la visite de Monsieur `Abu’l-Qasin Faizi. Le Président en fut informé par téléphone et avec son accord, le Secrétaire convoqua à réunion extraordinaire pour le samedi, 7 mai 1960 à 14 heures. Presqu’en même temps, chaque membre de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France reçut un télégramme de Monsieur Barafroukhteh, par lequel il convoquait cette même réunion d’ASN (pour recevoir Monsieur Faizi) de son propre chef et pour son propre compte. (Seul, par l’intermédiaire du Secrétaire, le Président ou le Vice-Président en l’absence de ce dernier, ou encore un minimum de trois membres quelconques d’une Assemblée Spirituelle Nationale peuvent convoquer à réunion, selon les statuts de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France, Article 5: personne d’autre n’en a le droit. Cette même clause apparait également à l’Article 5 des statuts de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís des États-Unis que Shoghi Effendi a désigné comme modèle de Statuts à adopter par toutes les Assemblées Spirituelles Nationales du monde entier).

Durant cette même période, le Président reçut deux lettres, une de Madame Samimy, l’autre de Monsieur Tamenne, contenant la même déclaration que Madame Kenny (par télégramme): Ils retiraient, chacun, leur vote de reconnaissance du second Gardien.

À la suite de ces répudiations de vote et des agissements de Monsieur Barafroukhteh, il était évident que l’Administration Bahá’íe en général et les statuts de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France en particulier, avaient été violés. Par conséquent, avant de recevoir Monsieur Faizi, l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France devait résoudre ces problèmes intérieurs et y mettre bon ordre. Le Président, le Secrétaire et le Trésorier prévirent donc dans l’agenda de cette réunion qu’il y aurait, avant de recevoir Monsieur Faizi, une session pour traiter ces problèmes, après quoi seulement l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France le recevrait dans une session formelle.

C’est dans cette réunion précédant la session de réception de Monsieur Faizi que les membres de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France avaient répudié (même publiquement) leur vote de reconnaissance du second Gardien (vote secret et intérieur à l’ASN) auraient pu présenter légalement une motion de reconsidération de la motion originale. En aucune manière, aucun de ces membres n’avait le droit de répudier son vote en dehors d’une réunion d’ASN légale et à plus forte raison publiquement. D’autre part, rien ne pouvait laisser prévoir si, en plus de ces trois membres, d’autres membres de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France pouvaient changer d’avis. Il était donc primordial que cette réunion eut lieu afin que l’ASNBF sache si sa décision originale de reconnaissance du second Gardien était toujours valable avant de recevoir Monsieur Faizi et ceci en plus des problèmes à résoudre exposés plus haut.

Il devait être aussi considéré dans cette réunion à la suite de la flagrante violation et le travail souterrain et insidieux contre une décision sacrée (prise par l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France, décision qui n’avait subie encore aucune modification), de la part de Monsieur Barafroukhteh, son expulsion éventuelle comme membre de l’ASN. Si cette expulsion avait été effective, Monsieur Barafroukhteh n’aurait pas pu, naturellement, assister à la réception de Monsieur Faizi par l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France.

Le samedi matin, 7 mai 1960, le Secrétaire reçut la visite de Monsieur Navidi qui essaya aussi de le convaincre de ce que sa position de reconnaissance du second Gardien était fausse.

Il y eut aussi un problème qui ne put être résolu. L’Assemblée Spirituelle Nationale ne put contacter Monsieur Faizi pour lui communiquer officiellement et légalement l’heure à laquelle il serait reçu par elle. Les événements du samedi après-midi confirmèrent une fois de plus que l’Administration Bahá’íe était complètement violée par plusieurs membres de l’ASNBF. En effet, ceux-là mêmes se chargèrent de leur propre chef de rentrer en communication avec Monsieur Faizi et le lui indiquer l’heure à laquelle l’Assemblée Spirituelle Nationale de France pourrait le recevoir. En vérité, l’ASN avait décidé de se réunir à l’heure choisie, et non à une heure particulière pour recevoir Monsieur Faizi.

VII. - RÉCEPTION DE MONSIEUR FAIZI PAR LES MEMBRES DE L’ASSEMBLÉE SPIRITUELLE NATIONALE DES BAHÁ’ÍS DE FRANCE, EN DEHORS DE TOUTE RÉUNION LÉGALE, QUI AVAIT POURTANT ÊTÉ CONVOQUÉE CONFORMÉMENT A L’ORDRE ADMINISTRATIF COMME INDIQUÉ AU CHAPITRE PRÉCÉDENT.

Vers 14 heures, Monsieur Faizi, accompagné de Monsieur Navidi, et de quelques membres de l’Assemblée Spirituelle Nationale, se présenta à l’Haziratu’l-Quds. À ce moment se trouvèrent alors présenta huit membres de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France, ainsi que Messieurs Faizi et Navidi.

Le Président, Monsieur Marangella, arriva à 14 heures précises. Il avisa alors Monsieur Faizi que l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France devait se réunir avant de le recevoir pour régler certaines affaires. Monsieur Faizi passa outre et lui montra une lettre d’introduction (voir annexe 5). Le Président lui dit alors que c’était fort bien, qu’il n’y avait aucun doute quant à sa mission par rapport aux Mains se trouvant à Haïfa, mais que l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France ne reconnaissait que l’autorité du Gardien vivant et de la future Maison Universelle de Justice (inséparable du Gardien vivant, celle dont la date d’établissement sera fixé par le Gardien actuel ou un de ses successeurs légaux désignés selon le Testament d’`Abdu’l-Bahá) mais que de toute façon l’Assemblée Spirituelle Nationale de France devait se réunir avant de le recevoir. En tout cas, Monsieur Marangella excerçait ses droits en tant que Président de l’ASNBF et essaya de réunir ladite ASNBF avant que celle-ci puisse recevoir Monsieur Faizi.

Monsieur Faizi refusa de laisser l’ASNBF se réunir, et insista que cette Assemblée devait se réunir pour se mettre à sa propre disposition. Ceci dura un bon moment, mais devant l’impossibilité d’obtenir de Monsieur Faizi qu’il laisse l’ASNBF se réunir d’elle même, le Président conclut: "Nous vous recevons alors hors de toute session normale et légale de l’ASNBF, simplement comme un groupe d’individus Bahá’ís".

Après une prière, Monsieur Barafroukhteh, appuyé par Monsieur Tamenne, fit une remarque désobligeante dirigée contre Monsieur Marangella et Monsieur Fillon, parce qu’ils conféraient isolément sur l’illégalité résultante de l’acceptation de cette réunion quoiqu’en dehors de toute session normale de l’ASNBF et, par conséquent, sans valeur. Il résulta même de cette remarque que Messieurs Marangella et Fillon, assis l’un à coté de l’autre, furent séparés par Monsieur Tamenne qui s’assit entre eux deux de son propre chef.

(Cette description de l’atmosphère du commencement de cette réunion, quoique négative et superflue, est faite pour montrer l’absence totale de vie spirituelle qui la caractérisa, ainsi que son irrégularité et illégalité absolues sous l’aspect administratif Bahá’í. La relation de cette réunion est faite en employant les noms seulement des membres de l’ASNBF, non-accompagnés de l’appellation de leurs fonctions concernant les officiers de cette ASNBF, puisqu’en dehors de toute réunion légale).

Lorsque tout le monde fut assis, et après la prière mentionnée plus haut, avant que Monsieur Faizi ne prenne la parole, Monsieur Monir Derakhchan lui posa deux questions:

    1. De quel droit Monsieur Navidi lui a-t-il expédié copie du télégramme (télégramme envoyé à la Communauté Bahá’íe de France comme indiqué plus haut ) accompagné de surplus d’une lettre par laquelle il l’attaquait personnellement?
    2. Il n’y eut pas de réponse.

    3. Les neuf Mains de Haïfa ont-elles été élues ou nommées au premier conclave des Mains?

Monsieur Faizi lui répondit: "Elles furent nommées."

Monsieur Faizi, à son tour, posa des questions à l’adresse des membres de l’ASNBF; entre autres, il demanda pourquoi les Mains n’avaient pas reçu le rapport de la Convention de l'année 117. Ce fut Monsieur Fillon qui lui répondit quoiqu’il n’eut aucune obligation de le faire puisqu’en dehors de toute réunion légale et de plus après la reconnaissance du second Gardien par l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France. (Voir Chapitre II de ce rapport).

Monsieur Faizi demanda après quels étaient les membres qui avaient reconnu Mason Remey comme second Gardien. Il y eut d’abord une protestation d’un certain nombre d’entre eux sur cette question inquisitoriale, question se rapportant à un acte strictement confidentiel, secret et intérieur à une Assemblée Spirituelle Nationale. Finalement, en face d’une violation si flagrante, Messieurs Joel B. Marangella, Monir Derakhchan, Jacques Soghomonian, Donald Harvey et Bernard Fillon levèrent ensemble la main, Monsieur Faizi déclara alors qu’il dissolvait l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France. Cette action de la part de Monsieur Faizi se passe de commentaire. De quel droit cette dissolution? Peut-on trouver cette autorité dans le Testament d’`Abdu’l-Bahá?

Sur ce, Monsieur Faizi déclara que c’était tout ce qu’il voulait savoir et qu’il se retirait. Mais, sur la prière d’un de ceux présents qui lui demanda de rester pour éclairer l’assistance, il s’asseya à nouveau.

Monsieur Faizi avait apporté avec lui certains textes pour justifier la position d’autorité que les Mains de Haïfa s’étaient auto-attribuées. De ceci, il avança le mot "chief-stewards" et le présenta comme une mise en autorité des Mains faite par le Gardien Shoghi Effendi, puis très vite, il déclara qu’il n’y aurait plus de Gardien, que le Gardiennat de la Foi était terminé; aussi d’ailleurs, pour prouver ceci, les Mains de Haïfa "détenaient toutes les Tablettes nécessaires", tandis que ceux qui avaient accepté le second Gardien Mason Remey, "se basaient simplement sur un magazine: le Bahá’í News des États-Unis". En effet, Monsieur Marangella avait exhibé des numéros du "Bahá’í News" de 1951 et 1952, dans lesquels se trouvaient les Messages de Shoghi Effendi relatifs à la création du Conseil International Bahá’í ". . .le plus grand événement répandant sa lumière sur la deuxième époque de l’Âge formatif de la dispensation Bahá’íe potentiellement non dépassée par aucune entreprise venant en second seulement avec les évènements immortels, glorieux, associés aux Trois Figures Centrales de la Foi (le Báb, Bahá’u’lláh et `Abdu’l-Bahá)" (extraits du Message de Shoghi Effendi du 9 janvier 1951, apparaissant en page 1 du numéro de février 1951 de Bahá’í News des États-Unis), et à la désignation de ses membres dont son Président, Mason Remey, Président de "ce corps précurseur et embryonnaire de la Maison Universelle de Justice" (voir Messages de Shoghi Effendi du 9 janvier 1951 et du 2 mars 1951).

À ce sujet, Monsieur Marangella demanda alors combien de membres forment le Conseil International Bahá’í.

"Quatorze!", répondit Monsieur Faizi. Ce à quoi Monsieur Marangella rétorqua que le Gardien Shoghi Effendi n’en avait nommé que neuf. (La réponse de Monsieur Faizi était exacte du point de vue des Mains, puisqu’elles y ajoutèrent de leur propre chef cinq d’entre elles aux quatre Mains déja désignées par Shoghi Effendi, chose qui ne fut jamais annoncée par elles).

Monsieur Marangella se référa aussi au deuxième stade d’évolution du Conseil International Bahá’í, la Cour Bahá’íe, "prélude essentielle à l’institution de la Maison Universelle de Justice" (selon le Message de Shoghi Effendi; Bahá’í News des U.S.A., no de mai 1951), que les Mains avaient déclaré vouloir mettre en place durant cette année Bahá’íe.

(Il était évident que si ceci se faisait, il en résulterait la destitution de Mason Remey, en tant que Président du Conseil International Bahá’í). Il demanda si cette mise en place de la Cour Bahá’íe allait être exécutée. Monsieur Faizi répondit négativement. Ceci étonna fort puisque contradictoire avec les dires des Mains dans leur message du 4 novembre 1959, où elles annoncèrent que tous les neuf membres de leur Conseil International Bahá’í seraient élus.

Monsieur Faizi produisit aussi une Tablette écrite en Persan, se référant à l’argument bien connu employé dans le passé par les violateurs contre le Maître `Abdu’l-Bahá, et décrit avec beaucoup de précision par le Maître Lui-Même, à propos de la violation, dans son Testament: "Quiconque se réclame d’une révélation directe de Dieu avant l’expiration d’au moins mille années" (voir la dernière page: "extraits des écrits de Bahá’u’lláh"). Monsieur Faizi déclara que ceci se reférait au Gardiennat; il pervertissait de la sorte les Paroles de Bahá’u’lláh.

Monsieur Faizi produisit encore un document, signé par l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France lors de sa formation en 1958, et par lequel elle déclarait sa fidélité aux Mains de la Foi (ce même document fut signé par toutes les Assemblées Spirituelles Nationales du monde après la mort de Shoghi Effendi). Monsieur Faizi prétendit alors que l’ASNBF était ainsi liée aux Mains. En vérité, l’ASNBF avait signé ce document à la demande expresse des Mains de la Foi à Haïfa et durant cette période où régnait une certaine confusion à la suite de la mort de Shoghi Effendi. Monsieur Marangella fit simplement la remarque que cette signature ne supprimait pas pour autant le Gardiennat et n’empêchait nullement la reconnaissance de Mason Remey de la part de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France comme second Gardien. À ce sujet, il est bon de se rappeler que l’on doit être fidèle aux Mains dans la mesure de leur fonction et responsabilités sous les ordres du Gardien vivant telles qu’elles sont décrites dans le Testament du Maître `Abdu-l-Bahá. Ajoutez à ceci que les statuts de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France (statuts calqués sur ceux de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís des États-Unis d’Amérique, approuvés par Shoghi Effendi et recommandés par lui comme modèle pour toutes les Assemblées Spirituelles Nationales du monde, compte tenu des lois des différents pays), déposés d’ailleurs après la signature du document incriminé, ne reconnaissent comme seule autorité supérieure (en dernière instance) que le Gardien et la Maison Universelle de Justice (Maison Universelle de Justice inséparable du Gardien vivant de la Foi Bahá’íe), Monsieur Donald Harvey fit remarquer, à ce sujet, qu’il était d’accord d’obéir aux Mains et au Gardien, ce à quoi Monsieur Faizi lui répondit très vivement: "Impossible. C’est l’un ou l’autre". Il est évident, par cette réponse, que malgré le Testament du Maitre `Abdu’l-Bahá, déjà à ce moment, plusieurs Mains refusaient d’obéir au Gardien.

Les discussions continuèrent dans le même style pendant un long moment, Il est donc inutile d’en rapporter plus.

Lorsqu’elles prirent fin d’une façon désordonnée, le Président tenta un dernier effort pour réunir officiellement et légalement l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France, ce qu’il ne put obtenir de la part de ceux qui avaient répudié la reconnaissance du second Gardien.

________________________

Quelques moments plus tard, les cinq membres restants de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France, Messieurs Monir Derakhchan, Bernard Fillon (Secrétaire), Donald Harvey (Trésorier), Joel B. Marangella (Président), et Jacques Soghomonian, se réunirent en session formelle. L’Assemblée Spirituelle Nationale de France y constata que la violation était si forte qu’il n’y avait aucun moyen dans l’immédiat d’y faire face d’une manière strictement Bahá’íe, spirituelle. Elle arriva à la conclusion qu’il fallait laisser passer le temps de manière à ce que les esprits se calment et pour ce faire, le statu quo momentané paraissaît la meilleure solution. Elle étudia alors comment implanter ce statuquo et prit les décisions suivantes sous forme de motion acceptée:

Les cinq membres fidèles au Gardien vivant, Messieurs Monir Derakhchan, Bernard Fillon (Secrétaire), Donald Harvey (Trésorier), Joel B. Marangella (Président), et Jacques Soghomonian, envoient leur démission à l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France.

NOTE: Les démissions furent déposées dans la boîte à courrier du Secrétaire, boîte qui resta ouverte, dans le Secrétariat parfaitement en ordre, et que personne évidemment ne pouvait toucher, ceci étant le rôle du Secrétaire.

Les démissions de membres d’une Assemblée Spirituelle Nationale, d’ailleurs, ne peuvent être acceptées que par vote majoritaire au minimum, de ses membres. Par conséquent, si chacun des cinq membres majoritaires de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France déposait sa démission dans la boîte à courrier du Secrétaire, le statu quo était obtenu automatiquement et durerait tant qu’au moins cinq membres qui sont la majorité de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France ne se soient réunis à nouveau légalement et que cette même ASN durant cette réunion n’eut pris alors une décision sur ces démissions. (Une réunion pouvant être convoquée par le Président ou par trois quelconques des membres d’une Assemblée Spirituelle Nationale. En plus, si une réunion était convoquée par trois membres, ou même quatre, et que les cinq autres membres ne s’y présentent pas, cette réunion ne pourrait avoir lieu par manque de quorum, conformément à l’Ordre administratif Bahá’í et aux statuts de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France). Aucun moyen, ni prétexte de dissolution de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France n’est prévu dans ses statuts, et seule cette Assemblée peut d’elle-même modifier ses propres statuts.

– Mise en ordre complet du Secrétariat et de l’Hazíratu’l-Quds en général.

– Départ immédiat du résident permanent de l’Hazíratu’l-Quds (Monsieur Donald Harvey, Trésorier de cette Assemblée Spirituelle Nationale, était officiellement le résident permanent depuis septembre 1953).

(Voir annexe 6) .

_________________________________________________

CONTINUATION DE LA VIOLATlON APRÈS LA MISE EN STATU QUO DE L’ASSEMBLÉE SPIRITUELLE NATIONALE DES BAHÁ’ÍS DE FRANCE PAR ELLE-MÊME

___________________________________

Monsieur Faizi, aidé par les membres de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France qui répudièrent le second Gardien, et certains membres de l’Assemblée Spirituelle locale de Paris, convoqua à réunion générale la Communauté Bahá’íe de Paris et des environs le dimanche 8 mai au soir (12 Beauté 117 EB). Le bureau du Secrétaire et son contenu furent violés. En effet, Monsieur Faizi présenta aux Amis réunis, les lettres de démission des cinq membres majoritaires de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France pour prouver que ladite ASMBF était dissolue et appuyer ainsi la dissolution infondée et illégale qu’il avait décrété lui-même.

À partir de ce moment-là eurent lieu les événements suivants sous la direction de Monsieur Faizi.

  1. Envoi, par Monsieur Faizi à la Communauté baha’ie de France, d’une lettre annonçant la dissolution de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France (?) ainsi que les mesures prises ou à prendre contre ses membres ayant reconnu Mason Remey comme second Gardien.(Voir annexe 7).

  2. Envoi aussi de la copie d’une lettre de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís des Etats-Unis d’Amérique, adressée à toutes les Assemblées Spirituelles Nationales du monde, les avisant de sa répudiation de Mason Remey comme second Gardien (voir annexe 8), ainsi que d’un message des Mains de la Foi à Haïfa, par l’intermédiaire de l’ASN des U.S.A., se référant à l’expulsion de la Foi de différentes personnes. (voir annexe 9). (4)

_____________________

(4) Les autres Assemblées Spirituelles Nationales du Monde entier ne reçurent, de la part de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France, aucun message ou avis leur indiquant que cette Assemblée de France avait accepté le second Gardien de la Foi. L’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France n’a communiqué avec aucune personne on dehors de sa juridiction.

Personne, ni individu, ni Assemblée Spirituelle Nationale, ni Assemblée Spirituelle Locale, ni Mains, ni quelque institution que ce soit n’a le droit d’expulser de la Foi Bahá’íe qui que ce soit, et le Gardien Shoghi Effendi s’en est réservé le droit exclusif à plusieurs reprises. Les Mains qui, selon le Testament du Maître `Abdu’l-Bahá (page 19 de l’édition franco-belge, 1958), ont le droit d’expulser de la Foi quelqu’un S’IL DÉSOBÉIT AU GARDIEN, n’ont jamais reçu de Shoghi Effendi l’autorisation ou l’ordre d’utiliser ce droit. Il est dit aussi dans le Testament du Maître `Abdu’l-Bahá que les Branches, les Mains et les Amis doivent obéissance au Gardien et qui désobéit au Gardien, désobéit à Dieu.

_____________________

  1. Des Bahá’ís qui acceptèrent le second Gardien, Mason Remey (en dehors de ceux de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France) reçurent des télégrammes ou lettres de mise en demeure terrifiants.(Voir annexe 10).

  2. Campagne anti-Gardiennat systématique à travers toute la Communauté Bahá’íe de France sous forme de lettres, de communications téléphoniques, de visites personnelles ou de visites aux Communautés, Groupes ou Assemblées (à l’aide non seulement de Bahá’ís de France, mais aussi de Bahá’ís étrangers à cette Communauté).

  3. Une publication, qui prit le nom de Journal Bahá’í (qui était le nom de la publication de l’Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá’ís de France), fut distribué et les premiers numéros attaquèrent essentiellement le Gardien, Mason Remey, et les Bahá’ís pro-Gardien-vivant, en même temps qu’ils soutenaient la campagne de persuasion de Monsieur Faizi.

  4. L’Assemblée Spirituelle Locale de Paris reçut intempestivement de Haïfa le titre d’"Assemblée-mère de France".

  5. Cette Assemblée Spirituelle Locale de Paris organisa des élections pour une nouvelle Assemblée Spirituelle Nationale. Ces élections eurent lieu par correspondance et les votes en furent dépouillés le 31 mai 1960 (15 Grandeur 117, EB), en présence de Messieurs `Abu’l-Qasim Faizi et Adlebert Muhlechlegel (ce dernier, Main de la Foi en Allemagne), dans l’Haziratu’l-Quds, Paris.

 

************************